dimanche 8 février 2015

1) Introduction (2024)


On cherche souvent à l’autre bout du monde ce qui existe à proximité de chez soi…

Equipé d’un Stand Up Paddle permettant de glisser sur des vagues de taille modeste, plus besoin de s’extasier sur Hawaii ou la Californie : le spot de surf tranquille situé à deux pas de chez vous est en fait un très bon endroit pour pratiquer le SUPsurfing.

Alors accrochez votre planche sur la galerie de votre voiture,  jetez votre pagaie et votre combinaison dans le coffre, et en route pour les plages de la Côte Fleurie et de la Côte de Nacre !

Fabrice Scolan


2) Localisation (2024)


La Côte Fleurie désigne la portion de la côte du Calvados comprise entre l’estuaire de la Seine et celui de l’Orne. A l'ouest de cette zone se trouve la Côte de Nacre. Le long de ces 60 kilomètres de plages ou de falaises, entre Honfleur et Luc sur mer, il y a de nombreux spots qui reçoivent des vagues modérées en cas de houle en Manche. Ils sont donc propices à la pratique du SUPsurfing.

La quasi-totalité des vagues déferlent sur des bancs de sable, hormis quelques reefs situés à l'est de Trouville et à l'ouest de Ouistreham : il faudra donc simplement se méfier des digues rocheuses construites par l'homme afin de protéger le cordon littoral ou bien du courant à proximité des estuaires. 

Des plans d’eau plats tels que les embouchures de fleuves ou les ports sont idéaux pour faire une balade entre amis, ou bien tester les capacités de votre toute nouvelle planche de Race.

Vous trouverez dans ce guide toutes les informations indispensables pour une session de SUP réussie sur la Côte Fleurie ainsi que sur la Côte de Nacre !

3) Le climat (2024)


Les côtes du Calvados sont soumises à un climat océanique tempéré. Les températures sont plutôt douces, généralement comprise entre 1°C et 10°C en hiver, et entre 12°C et 25°C en été.

Il neige rarement mais quelques kilomètres à l’intérieur des terres,  les petits matins agrémentés de givre sont assez courants de novembre à février. Les jours de canicule sont rares. Lors d’une belle journée, le mercure peut quand même monter à 30°C, surtout à l’abri du vent.

De novembre à mai, il pleut environ 1 jour sur 3 puis la pluviométrie diminue de moitié en été. Le Calvados est relativement épargné par certaines précipitations. Contrairement à la côte ouest du Cotentin, cette partie de la Normandie est peu touchée par le crachin.  Le plafond nuageux est souvent élevé, et les averses, si elles sont fréquentes, sont généralement de courte durée.  Les peintres impressionnistes du siècle dernier ne s’y sont pas trompés, venant  sur la Côte Fleurie et la Côte de Nacre pour y saisir des paysages aux ciels très changeants.

L’ensoleillement est d’environ 1760 heures par an.

Lors du passage d’une dépression, un cas fréquent en automne et en hiver, le vent dominant est de Sud-Ouest. Il est alors doux et chargé d’humidité, et il peut souffler fort ! Mais 8 fois sur 10, le complexe phénomène des marées et courants de la Baie de Seine a tendance à minimiser le vent prévu par la météo nationale, et entre Cabourg et Trouville, les windsurfers locaux font souvent grise mine… Les SUPeurs, eux, se réjouissent de ne pas voir les vagues trop défigurées par le vent.

Si vous vous décidez pour une session sur une plage où le vent est side shore, sachez quand même qu’il vous faudra lutter un peu contre le courant latéral !

Au printemps et en été, lorsque l’anticyclone a pris ses quartiers sur la Normandie, le vent vient au Nord-Est. Froid et sec, il peut prendre des tours et souffler fort entre Houlgate et Luc sur mer, car l’air situé sur la plaine de Caen se réchauffe plus vite que celui situé sur la mer, et une brise thermique vient s’additionner au vent déjà présent.

A noter que d’après les manuels de météorologie, les dépressions ne descendent pas plus bas que les latitudes scandinaves en été. Cette règle est de moins en moins vérifiée : quelques belles perturbations empruntent à cette époque le couloir de la Manche et dans ce cas,  les surveillants de baignade de la plage de Trouville passent pas mal de temps à sortir les nageurs des vagues de la zone de surf…

4) Prévoir les vagues ! (2024)



Avec de l'expérience, il est possible de prévoir avec précision les conditions de SUPsurfing sur la Côte Fleurie et la Côte de Nacre. C’est un facteur important à prendre en compte, car la plupart des spots ne fonctionnent au mieux de leur capacité que pendant un laps de temps de l’ordre de 3 à 4 heures.

A Trouville, à marée basse, on croise parfois des surfeurs de la capitale qui se demandent où sont passées les vagues… alors que tout le monde s’est régalé dans un joli mètre vingt à marée haute !

Si vous êtes au bon endroit au bon moment, et si vous ne rechigner pas à utiliser une planche volumineuse permettant de glisser sur des petites séries, alors il est possible de réaliser une centaine de sessions par an sur les spots de la Côte Fleurie.

Le plus simple est de commencer par consulter sur le web les prévisions du site www.windguru.com. Toutes les 3 heures, celui-ci indique pour chaque spot une estimation du vent, de l’orientation de la houle, de la taille des vagues et de leur période.

Si vous envisagez de partir en balade, choisissez une journée où la mer est calme ou peu agitée, et jetez un coup d’œil aux données concernant les taux des couvertures nuageuses. Si ces valeurs sont faibles, votre sortie va se faire sous le soleil !

Concernant la hauteur des vagues, les indications fournies par Windguru sont fiables à condition de les minorer au taux de 20 %. Si des vagues d’1 m 50 sont prévues alors elles feront en moyenne 1.50 *0.80 = 1 m 20.

Mais ces indications permettent surtout de prévoir une évolution de la taille du swell, et si celle-ci se révèle positive, il reste à vérifier la présence de houle sur les côtes normandes. Il suffit pour cela d’accéder au site National Data Buoy Center pour consulter les reports en temps réels des bouées situées en Manche, au large de Dieppe et Cherbourg.

On peut aussi aller sur le Surf Report pour y lire le bulletin journalier concernant la plage de Trouville et réalisé par un observateur fiable. Dans tous les cas,  les perturbations venant de l’Atlantique et les coups de vent de nord-est sont à l’origine des vagues déferlant sur la Côte Fleurie.

On peut résumer la situation de la façon suivante :

A) Vagues créées par une dépression venant de l’Atlantique :

Jour 1 :

Il fait beau sur la Normandie car le temps est anticyclonique mais une perturbation s'approche par l'ouest au large de la Bretagne. Le vent est quasi nul. Si la houle est orientée pile à l'ouest, qu’elle est suffisamment grosse et qu’elle présente une bonne période, elle va s’insinuer entre la côte sud de l’Angleterre et le Cotentin ! Elle va ensuite diffracter en Manche Est et déferler de manière atténuée sur les spots allant de Franceville à Criqueboeuf. Si la bouée Cherbourg indique par exemple 2 m avec 8 secondes de période, les vagues déferleront avec certitude 4 heures plus tard aux environs de 1 m sur la plage de Trouville. A vous d’être aux aguets mais il y a une bonne session glassy de SUPsurfing en perspective !


Jour 2 :

La perturbation touche maintenant les côtes du Calvados. La pluie commence à tomber, le vent est orienté au sud et se renforce. Les conditions ne sont pas très bonnes, car le swell est quasi-inexistant de Luc sur mer jusqu'à Bénerville.

Cela commence à rentrer un peu sur les plages situées entre Deauville et Trouville mais les vagues sont dégradées par le vent, et il n’y a guère qu’à Cricqueboeuf que l’on risque de trouver quelques bouts à prendre. Heureusement, la houle grossit d’heure en heure, et tous les glisseurs de la région attendent avec impatience que le vent tourne sud-ouest.


Jour 3 : 

Ca y est ! Le vent a viré au secteur sud-ouest et souffle assez fort, amenant avec lui une belle houle. Les spots les plus exposés au swell et les mieux protégés du vent comme Trouville, fonctionnent au mieux avec des séries pouvant atteindre 1 m 50 ou plus. La houle commence à rentrer sur la portion de côte située entre Villers et Cabourg.


Jour 4

Rendu au secteur ouest, le vent est devenu on shore entre Trouville et Houlgate, avec des vagues de bonne taille mais en vrac et donc bien peu praticables. Il faut alors chercher des spots mieux orientés, comme Cabourg ou Franceville, où les séries seront plus petites mais plus propres. Si la houle est grosse, les plages de Collevile et Luc peuvent commencer à recevoir des vagues convenables.


Jour 5

Ciel de traîne et vent de nord-ouest qui est en train de mollir font qu'il y a maintenant de belles éclaircies. La houle est toujours présente mais va faiblir au fur et à mesure que le vent va tomber. Ne traînez pas ! Pendant quelques heures, il  un bon coup à jouer sous le soleil sur de nombreuses plages…


B) Vagues créées par le vent de nord-est :

Le vent de nord-est, thermique ou plus rarement dépressionnaire, souffle en général entre 3 et 7 Beaufort pendant 2 à 3 jours et selon sa force, il peut lever des vagues comprises entre 1 et 2 mètres. Celui-ci est malheureusement onshore sur la majorité des plages exposées, comme Cabourg ou Ouistreham, et sauf s'il est faible, mieux vaut tenter sa chance sur des spots bien orientés comme Trouville ou Deauville : les vagues seront plus petites mais plus propres avec une brise sideshore. Sinon, il faut attendre que le vent se calme comme c'est souvent le cas en soirée.

Sites météorologiques :
http://www.windguru.com/, très bien pour se faire une idée précise de l'évolution des conditions.
http://surf-report.com/, pour consulter les observations matinales sur la plage de Trouville.
http://www.baston.fr, pour avoir les relevés de vent sur les plages d’Ouistreham et d’Houlgate.
http://www.ndbc.noaa.gov/maps/United_Kingdom.shtml, pour connaître la hauteur de la houle pratiquement en temps réel.

5) Quel matériel choisir ? (2024)


Contrairement au North Shore hawaïen ou au Pays Basque, la Côte Fleurie et la Côte de Nacre ne sont pas réputées dans le monde pour la hauteur et la puissance de leurs vagues ! A part à Trouville, où cela cartonne parfois dans le shore break à marée haute, les vagues sont généralement assez molles et font rarement plus d’1 m 50.

Aucun problème si vous évoluez sur une grosse planche de type longboard dont la longueur est comprise entre 10’ et 11’4. Mais si vous êtes habitué à SUPsurfer une board de petite dimension, mieux vaut amener un flotteur un peu surdimensionné par rapport à votre gabarit. Cela permettra de pallier au manque de puissance des séries et pouvoir connecter plusieurs sections d’une même vague.

Si vous ridez par exemple une 9’2 par 29’’ pour 125 litres de volume sur la côte atlantique, emportez plutôt une 9’5 par 30’’ de 140 l sur la Côte Fleurie ou la Côte de Nacre. Idem pour la pagaie, pour laquelle il est conseillé de choisir un shaft  assez raide afin de passer plus facilement la barre en ramant avec une fréquence élevée, et une pale un peu plus grande qu’à l’accoutumée pour faciliter le take off dans les petites conditions.

Pour la combinaison, un shorty suffit en été mais une intégrale de 4/3 mm devient nécessaire en automne et au printemps. Une 5/3 mm accompagnée d’une cagoule et de chaussons est indispensable pour se protéger des grands froids hivernaux, surtout s’il y a un peu de vent. Pour ceux qui hésitent à pratiquer le SUP en cette saison en Normandie, sachez que ramez permet de se réchauffer efficacement et que les rares touristes présents sur la plage seront bien plus frigorifiés que vous !

Concernant les sessions de SUPsurfing, les vagues ne sont en général pas très puissantes : il est donc inutile de vous encombrer d’un leash de grande dimension qui va traîner de l’eau et donc vous freiner. Idem pour les ailerons, dont vous pouvez réduire légèrement la taille afin d’être à la limite du dérapage.

Sur la Côte Fleurie, vous pourrez vous procurer du matériel dans plusieurs magasins : North Shore (02 31 88 99 94), situé à Trouville, Zeph Control (02 31 28 72 12), le Canoë Shop (02 31 28 73 22) à Dives-sur-mer, et le Menhir (02 31 91 11 11), basé à Cabourg. Si vous n’y trouvez pas votre bonheur, vous devrez aller à Caen chez Nausicaa (02 31 95 74 75) ou bien à la Clinique de la Planche (02 31 84 48 63).

6) Règles de priorité et Courtoisie ! (2024)


Lorsqu'il fait beau en été, les plages du Calvados sont parfois surpeuplées de touristes mais heureusement, il reste encore de la place au pic ! A part à Trouville, Luc sur mer et Ouistreham lors des bonnes journées, vous ne devriez pas avoir de problème pour trouver une place au line up et attraper des vagues.

L’explication est simple : les rideurs Caennais préfèrent en général se rendre dans le Cotentin situé à 1 heure et 15 mn de route, et ils s’aventurent donc rarement à l’est de Franceville. Quant aux Havrais, le prix élevé du péage du pont de Normandie dissuade la plupart d’entre eux.

Les locaux de la Côte Fleurie et de la Côte de Nacre sont généralement accueillants, et vous pourrez SUPsurfer des vagues tranquillement quel que soit le spot, sauf bien sûr si vous taxez les autres par mégarde …ou volontairement !

Voici un rappel des règles de priorité et de courtoisie concernant les surfeurs, les bodyboardeurs et les SUPeurs. Elles sont valables sur tous les spots de la planète et donc sur la Côte Fleurie et sur la Côte de Nacre...

a) UNE VAGUE, UN PRATIQUANT !

Si une vague est déjà occupée par un rider, vous ne devez en aucun cas essayer de démarrer sur celle-ci.

b) LE PRATIQUANT LE PLUS A L'INTERIEUR A LA PRIORITE LORS DU TAKE OFF !

En cas de rame simultanée pour démarrer sur la vague, le pratiquant le plus près de la zone de déferlement est prioritaire : en regardant vers le large, le plus à gauche sur une gauche et le plus à droite sur une droite. Les autres pratiquants ne doivent pas tenter de partir sur cette vague.


c) DANS TOUS LES CAS, EVITER LA COLLISION,
en tenant compte des 3 situations suivantes :

1) Contournez la zone de descente !

Lorsque vous remontez la barre, ne vous planter pas devant celui qui surfe la vague. Il n'y a rien de plus irritant que de perdre une vague en essayant d'éviter quelqu'un, d'autant que rien n'indique que le rider sera capable  de vous éviter !

2) Ecartez-vous !

Quand une vague arrive et que vous savez que vous n’allez pas la prendre, ne restez pas devant ceux qui se démènent pour l'attraper. Tout le monde va freiner en catastrophe pour vous éviter, et vous risquez de prendre un rider de plein fouet.

3) Sortez de la vague !

Lorsque vous ramiez sur l'épaule lors de votre take-off, vous n'avez peut-être pas aperçu un rider qui a démarré plus près du peak. Celui-ci est prioritaire : quittez immédiatement la vague et adressez- lui un signe d’excuse, la prochaine sera pour vous !

A noter que les baigneurs et les nageurs ont la priorité absolue. Une zone de bain obligatoire leur est imposée au printemps et en été sur la plupart des plages du Calvados, et vous avez l'interdiction formelle de SUPsurfer dans ce périmètre.

Certaines communes, comme celle de Trouville sur mer, ont mis en place une zone de surf dans laquelle vous êtes tenu de pratiquer et où les MNS empêcheront les baigneurs et les nageurs de pénétrer.

7) Berville sur mer (2024)


A 5 kilomètres en amont d’Honfleur, Berville est un charmant village situé le long de la Seine. A mi-chemin entre le pont de Normandie et celui de Tancarville, il mérite pourtant son qualificatif ‘’sur Mer ’’, puisque la Seine est maritime jusqu’à Rouen !

A part les ondulations créées par le sillage des navires, il n’y a aucune vague sur ce spot mais on peut y faire de jolies balades. La mise à l’eau ne se fait pas directement sur les bords de Seine mais depuis un bras du fleuve qui pénètre dans le village, et qui se finit au pied d’un petit barrage.

Avant les années 50, le village était prospère, avec une flotte de pêche qui prenait la mer à chaque marée haute, et de nombreux visiteurs qui empruntaient le bac du Hode afin de rejoindre la Haute-Normandie. Depuis la construction du pont de Tancarville, les choses ont bien changé : il n’y a plus de bac ni même de pêcheurs, seulement quelques voiliers à l’abandon, et des chalutiers qui ont été installés dans les champs pour la déco !

Il faut se mettre à l’eau 1 heure avant la marée haute, de façon à profiter de 2 heures d’étale pendant lesquelles le courant est quasi-nul. Les 300 premiers mètres en longeant de grands roseaux pour rejoindre le fleuve sont très agréables.

Une fois arrivé au point de confluence de la Risle et de la Seine sous le regard incrédule de quelques vaches normandes, vous avez 2 possibilités : soit longer les berges du grand fleuve en toute tranquillité, soit le traverser et rejoindre la ‘’vraie’’ Haute-Normandie ! La difficulté est bien sûr d'effectuer la traversée sans croiser la route d’un des gros navires faisant route entre Rouen et la mer…

Pour cela, le plus sûr est de longer la rive gauche et de s’approcher de la bouée verte qui marque le début du chenal que doivent emprunter obligatoirement tous les bateaux.  Celui-ci n’est pas très large, environ 200 m soit 1 tiers de la traversée. Un coup d’œil attentif vers les ponts de Normandie et de Tancarville pour vous assurer qu’aucun géant des mers ne vient à votre rencontre, et c’est parti !

Il vaut mieux ramer cool pour ne pas risquer de casser sa pagaie, et il est prudent d’en avoir une seconde de secours placée sur le pont de sa planche. 5 minutes plus tard, on atteint la bouée rouge qui marque la fin du chenal : il ne reste plus qu’à  effectuer les dernières centaines de mètres de la traversée en toute sécurité.

Ne vous attardez pas sur la rive droite, car c’est une zone de gabions, et pendant les périodes de chasse, ça canarde sévère !

Allez, encore un petit arrêt sur les berges de la rive gauche de la Risle pour profiter du panorama à 360°, et admirer sous le soleil le phare de la Roque, le pont de Tancarville, le marais Vernier, les hauteurs du Havre, le Pont de Normandie, Honfleur, et la vallée qui mène à Pont-Audemer, puis retour à Berville !

A noter :

- Question timing, la traversée de la partie dangereuse (le chenal à bateaux) prend environ 5 mn, alors qu’un navire venant du pont de Tancarville ou de Normandie met 10 à 15 minutes pour arriver selon sa vitesse. Faites très attention !

- Choisir des conditions météo optimales pour ne pas galérer : soleil et pas de vent !

- Il faut se mettre à l’eau une heure avant la marée haute, de façon à avoir suffisamment de temps pour se balader et effectuer la traversée relax. Une heure après l’étale, les courants reprennent de la vigueur et là, ce n'est pas bon du tout !

- Partir à plusieurs est vivement conseillé…

8) Honfleur (2024)


Amis SUPsurfeurs, passez votre chemin ! Située en bas de la côte de Grâce, la plage du Butin est malheureusement située trop à l’intérieur de l’estuaire pour y recevoir une houle digne de ce nom et qui soit donc surfable en SUP. N’ayez pas de regrets, car il y a de toute façon trop de courants dans les parages pour espérer se mettre à l’eau en toute sérénité en cas de mer agitée…

Par contre, la balade dans les bassins du port d’Honfleur vaut vraiment le détour ! Pour accéder à celui-ci, il suffit de repérer la poissonnerie et de se garer à proximité de celle-ci sur un grand parking malheureusement payant.


En face, sur le quai, il y a un comptoir où l’on peut acheter un billet pour une sortie en mer. Vous trouverez juste à côté de celui-ci un escalier qui descend jusque dans le port. Faites attention, car celui-ci est étroit et glissant sur sa partie basse, mais les marches sont heureusement striées : il y a donc moyen de descendre et remonter son matériel avec une certaine sérénité.


Une fois debout sur votre planche, on vous conseille de tracer vers le bassin de l’Est. Vous devriez croiser sur votre route quelques vedettes pilotées par des apprentis-capitaines, alors serrez à droite !


Pendant la période estivale, il y a souvent un long navire amarré au quai. C’est un bateau de croisière fluviale, et vous pourrez donc faire un brin de causette avec les touristes de toutes nationalités qui se prélassent sur le pont supérieur.


Dans le second bassin, on profite d’une belle vue sur le pont de Normandie, et quelques jolis voiliers y stationnent. Tout au bout de celui-ci, il est possible de faire une pause car le quai sur pilotis s’arrête pour laisser place à une petite cale bordée d’herbe. Lors des week-ends de forte affluence touristique, cet endroit tranquille peut aussi être le point de départ de votre balade car le centre-ville est alors surchargé de véhicules et il est parfois très difficile de trouver une place pour se garer.


On vous a gardé le meilleur pour la fin, car après avoir fait le chemin en sens inverse, il temps maintenant de pénétrer dans le petit bassin de la Lieutenance en passant sous le pont-passerelle.


 Si vous aimez être discret, c’est raté ! Vous voilà au coeur de la cité, à un jet de pierres de l’église Sainte-Catherine et de son plafond en forme de coque de bateau, des musées d’art et de peinture mais aussi des maisons aux façades colorées qui ont rendu Honfleur célèbre dans le monde entier.


A moins de venir y pagayer à 7 heures du matin, il y aura donc de nombreux badauds se promenant ou buvant un verre à la terrasse d’une brasserie, et qui observeront vos évolutions ! Le bassin est plein à craquer d’embarcations de toutes natures : ce sera l’occasion de faire la conversation avec les marins locaux ou de passage.


Une fois ressorti du bassin, il est temps de retourner à l’escalier et de rejoindre votre véhicule. Avant, vous pouvez encore ramer quelques dizaines de mètres vers le nord et aller jeter un coup d’œil au petit phare situé sur la rive est de l’avant-port.


Faites attention en croisant les grosses vedettes qui embarquent les touristes pour une promenade en mer, mais surtout interdiction absolue de vous rapprocher de la capitainerie et du sas avec système d’aspiration d'eau permettant à ces navires de rejoindre l’embouchure de la Seine !

9) Cricqueboeuf (2024)


Ce spot fonctionne par houle d’ouest et vent de sud-ouest. On y accède en s'engageant en face de l'église dans une route en cul-de-sac qui conduit à un petit parking.

La vague principale casse en face du blockaus, à côté d’une digue, sur un banc de sable recouvert d'une dizaine de pieux en bois d'environ 80 centimètres de hauteur.

C'est donc marée haute obligatoire, et avec un bon coefficient ! Si vous ne le sentez pas, vous pouvez toujours pratiquer pile en face de l'escalier qui descend vers la plage de galets, où vous trouverez des gauches tranquilles qui viennent finir leur course dans l'estuaire de la baie de Seine.

En face du blockhaus, c’est une droite qui se termine à quelques mètres de celui-ci. La mise à l’eau est très désagréable si on ne porte pas de chaussons, car il faut marcher sur des coquilles de moules et des galets parfois coupants pendant une vingtaine de mètres, tout en portant planche et pagaie…

Protégé par la colline de Villerville, ce spot est peu sensible au vent de sud-ouest  (side off shore babord), mais il y a malheureusement souvent un peu de clapot à cause du courant venant de la Seine. La vague est donc parfois un peu hachée mais il faut savoir qu’à la fin de la montante et par petite houle, les conditions peuvent y être plus grosses qu’à Trouville !

Cela vaut donc le coup de venir y jeter un coup d’œil à ce moment de la marée, et parfois d’y SUPsurfer un joli mètre pendant 2 heures alors que les plages voisines ne vont recevoir qu’un petit 50 centimètres ! Si le vent est on shore même faible, le spot est en vrac et donc à proscrire….

Par beau temps et mer calme, l’île aux oiseaux vous tend les bras ! Ce reposoir artificiel créé lors de la construction de Port 2000 se trouve dans l’estuaire de la Seine, à environ 40 minutes de rame.

Il est situé au sud du chenal emprunté par les cargos : vous ne croiserez donc pas de navires sur votre chemin, seulement quelques pêcheurs de bars en Zodiac ou des plaisanciers à bord de voiliers. Il est bien sûr recommandé de partir à plusieurs pour cette petite escapade !

10) Villerville (2024)


Ce spot ne fonctionne pas souvent, car il nécessite une forte houle d’ouest et un vent de sud-sud-ouest très faible. Quand ça marche, on trouve plusieurs vagues  d’environ 1 mètre dans ce charmant village qui domine l'entrée de l'estuaire de la Seine et où le courant est donc sensible.

La première déferle sur du sable, devant la cale de mise à l'eau situé en face du restaurant du Casino. Plutôt des droites que des gauches, qui fonctionnent au tout début de la marée descendante.

La deuxième est très localisée : elle casse à marée haute sur l'ancienne moulière, une plaque rocheuse plutôt plate, et qui se situe pile en face des remparts. Si la houle est bien orientée et suffisamment grosse, une gauche s'enroule joliment autour de la dalle mais c'est rare !

A noter que la mise à l'eau à partir de la cale est suicidaire pour cause de gros shorebreak si la mer est forte et le coefficient de marée élevé. Inversement, le départ est cool si le coefficient est petit car la plage de sable découvre alors un peu au pied des enrochements.

Dans tous les cas, on peut toujours partir de la plage du parc des Graves : il vaut mieux alors utiliser un leash solide pour éviter les mauvaises surprises, comme voir sa planche partir dans les blocs et se retrouver en fâcheuse posture !

Il est aussi possible de SUPsurfer les vagues qui cassent à l’ouest de Villerville, en face de la bien-nommée pointe du Heurt. Pour accéder à ce spot, le mieux est de se garer sur la place du marché et de descendre le chemin qui conduit à la plage de sable du parc des Graves.

Il faut ensuite pagayer sur quelques centaines de mètres et rejoindre ainsi la pointe rocheuse sur laquelle on aperçoit aisément les séries qui déferlent en gauches. Il n'y pas de pic bien défini et le fond constitué de blocs de pierre est dangereux (venez donc faire un tour à marée basse...), avec des vagues qui sucent parfois dangereusement au take off si c'est petit mais le paysage est vraiment cool !

11) Les Roches Noires (2024)


C’est le nom donné aux falaises situées entre les communes de Villerville et de Trouville sur mer. Les longer constitue une belle balade, et le plus agréable est de réaliser celle-ci à marée haute, en tenant compte du courant de marée qui peut se révéler sensible à proximité de la baie de Seine.

Si vous démarrez de la plage du CNTH à Trouville, partez à marée haute de façon à profiter de la descendante lors du trajet retour. En partant de Villerville, c’est nettement moins drôle ! Il faut lutter contre le courant de fin de montante pour pouvoir ensuite bénéficier de l’étale lors du retour.

En partant de Trouville, faites attention à la digue qui marque la fin de la zone de mise à l’eau pour les bateaux de l’école de voile. Passez bien au large de la première pointe rocheuse, car il y a de nombreux rochers qui affleurent.

Si vous faites ce circuit par une belle journée d’été, vous devriez  croiser de nombreux estivants qui séjournent au camping des Oiseaux situé en haut de la falaise. Vous pouvez vous arrêter et emprunter le sentier qui mène à celui-ci pour profiter d’une jolie vue qui s’étend du Havre à Arromanches.

Un peu plus loin, le peré d’Hennequeville se dresse face à la mer, et en faisant attention aux grosses pierres, il a moyen d’accoster. Il y a souvent ici des pêcheurs de bars, et si vous aimez l’escalade, vous pouvez vous attaquer à l’escalier en bois et ses nombreuses marches qui mènent au centre-bourg. Là aussi, le panorama vous le détour.

Encore quelques centaines de mètres et vous voilà au lieu-dit du Grand Bec, au pied du sémaphore. Si le coefficient de marée est faible, il y a un peu de place entre la mer et le bas de la falaise, et si vous êtes un peu fatigué, c’est un bon endroit pour faire une pause.

Là aussi, vous pouvez utiliser escalier étroit et parfois glissant pour monter au sommet et profiter d’une très belle vue, avec notamment le ballet des navires entrant et sortant de la baie de Seine. Sachez que l’on peut accéder à ce petit bout de plage par le haut, en empruntant la rue Mouillère et en se garant dans un champ qui sert de parking.

Lorsque la houle d’ouest rentre en Manche, il y a une gauche sympa à marée haute au pied de la falaise. La vague déferle  sur de la caillasse mais faites vraiment gaffe à ne pas chuter avec tout le matos dans l’escalier si vous allez SUPsurfer ce ‘’secret spot’’ !

Un peu plus loin, prenez le temps d’admirer les petites sources qui tombent en cascades dans la mer, et vous voici bientôt arrivé à la pointe du Heurt. Gaffe à votre aileron si vous approchez trop près de cette dernière, car le fond rocheux n’est pas loin, surtout si vous décidez de partir au surf sur d’appétissants petits bumps.

Villerville est alors en vue, et on vous conseille d’aller jusqu’à la plage centrale en longeant le parc naturel des Graves et sa belle végétation.  Admirez aussi les remparts de ‘’Tigreville’’, immortalisée par le film ‘’Un singe en hiver’’ d’Henri Verneuil avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, et après un peu de repos bien mérité, il est temps de prendre le chemin du retour !

12) Trouville (2024)


C’est le spot le plus consistant du Calvados. Il reçoit la houle d'ouest qui se forme en Manche lors du passage d'une perturbation, mais aussi le swell généré par le vent de nord-est. Soit entre 50 et 100 jours de vagues SUPsurfables par an si vous posséder une grande planche et si  vous êtes à l'affût des conditions météo !

Surfé depuis le début des années 80, les vagues y sont plus puissantes à marée haute et  plus longues à mi-marée. Les séries qui déferlent par houle d'ouest à Trouville sur mer sur les spots du Phare ou de l' Aquarium sont bien plus lisses et bien plus régulières que sur les plages voisines, la construction de Port-Deauville ayant eu pour conséquence de repousser au large le courant latéral qui défigure les vagues et de protéger ces spots des vents de Sud-Ouest.


L'Océan Surf Report ( www.surf-report.com ) établit chaque jour un bulletin météo qui indique la taille des vagues, la direction et la force du vent sur Manche Est, et une webcam ( www.trouville.fr ) installée sur le toit de la piscine permet de se faire une idée un peu plus précise des conditions.


Le spot compte de nombreux SUPeurs, à tel point que certains surnomment l'endroit " Paddle Beach "... Il n'est pas rare d'y croiser une bonne vingtaine de surfers et bodyboarders de tous âges et de tous niveaux, et ce quel que soit la saison.


L'atmosphère au line up est plutôt détendue et à condition de respecter LA règle de priorité (une vague, un rider ! ) et de ne pas pourrir l'ambiance au peak en shootant toutes les séries qui rentrent sur le spot, vous serez bien accueilli par les locaux.


 En été, la portion de plage située entre la jetée et le poste de secours est réservée à la pratique du surf et donc du paddlesurf !


LA JETEE


Près de la jetée en bois, ce spot fonctionne par houle et vent de nord-est, entre mi-marée et marée haute. Les vagues ne sont pas très espacées mais elles déroulent correctement.


La gauche est plus rapide et plus creuse que la droite et il peut y avoir de bons pics, qui sont parfois surprenants question taille pour cette orientation ! Attention, on y SUPsurfe à quelques dizaines de mètres des enrochements qui sont là pour canaliser la Touques, et le courant tire vers le fleuve.


Lorsque le vent de nord-est est sensible, il y a du clapot au line up, et on pourra laisser passer les premières vagues d'une série afin de bénéficier ensuite d'un plan d'eau un peu plus lisse.


LE PHARE


Ce spot fonctionne par houle d'ouest et vent de sud, des peaks droite-gauche se formant sur les bancs de sable de l'estuaire de la Touques à mi-marée descendante.


Les vagues ne sont pas très puissantes mais lisses et ordonnées grâce au courant du fleuve et donc idéales pour SUPsurfer, surtout avec une grande planche. Si la houle possède une bonne période, cela peut faire un joli mètre même si le Surf Report n'annonce que 50 à 80 centimètres…


Par bon swell, la droite est moins tendue que la gauche, laquelle peut être longue et régulière. C’est rare, mais les séries déferlent parfois à marée haute les jours de gros et peuvent alors connecter avec la vague de l'Aquarium : le spot fonctionne alors à plein régime, et si vous enchainez roller sur roller jusqu’au bord, vous risquez d’avoir mal aux jambes !


A oublier par vent on-shore.


L'AQUARIUM


Par vent de sud-ouest side shore et à marée haute, c'est un beachbreak assez puissant et parfois tubulaire ( on y a vu des planches pliées…) où l'on trouve plutôt des droites que des gauches. Elles peuvent faire 1 m 50 glassy les bons jours voire plus, car elles sont protégées du vent par le port.


Le line up est relativement restreint, parfois fréquenté et dans ce cas, soyez prudent lors du take off. Regardez bien autour de vous afin de ne pas dropper un autre pratiquant.


C'est la vague la plus punchy du Calvados et il faut se méfier de la fin du ride en bord de plage car le shorebreak peut y être carton par bonne houle.

Ce spot fonctionne aussi par vent d'ouest : les vagues sont moins régulières mais il y a encore de bonnes séries à sélectionner !

LA TOUR


A l'est de la plage centrale, ce spot situé entre la tour Malakoff et l'hôtel des Roches Noires s'active à marée haute par houle d'ouest. Peu fréquenté, la vague n'y déroule pas aussi régulièrement qu'au Phare ou à l'Aquarium mais le peak y est solide par bon swell.


Il faudra être vigilant lors du take off, car c’est un challenge que d’arriver à démarrer sur cette épaule massive et ronde. Tout près de la digue, on trouve des vagues de bonnes taille mais avec beaucoup de backwash et des séries qui sont souvent très confuses.


LE CNTH




On y trouve des séries de qualité moyenne, amplifiées par le backwash de la digue par houle d'ouest. Elles déferlent sur la plage du centre nautique entre mi-marée et marée haute.


Si le coefficient est  important, la vague ferme trop vite à marée haute pour pouvoir y évoluer. Les bons jours, certaines droites ouvrent convenablement et finissent au pied de la digue. Quant à la gauche, elle est souvent irrégulière et manque d'ouverture.


Ce spot est peu fréquenté alors qu'il était prisé il y a quelques années : comme il est bordé par des falaises, il supporte bien le vent on-shore que l'on peut rencontrer en fin de dépression. Attention à l'enrochement situé à une trentaine de mètres à l'est du centre nautique.

13) La Touques (2024)


C’est le nom du fleuve qui marque la frontière entre Trouville et Deauville. Il est possible de le remonter sur plusieurs kilomètres et le plus simple est de partir de la plage de Trouville par mer calme, en se mettant à l’eau près de la jetée.

Attention à bien contourner l’enrochement situé au pied de celle-ci, et vous voilà déjà devant l’entrée de Port-Deauville. Si vous avez de la chance, vous pourrez peut-être y apercevoir Bernie, un phoque noir qui réside entre Honfleur et Villers, et qui se prélasse parfois sur la minuscule plage située près de la digue.

Hormis pour les amateurs d’architecture balnéaire moderne, la balade dans Port-Deauville n’a rien d’extraordinaire, et si vous décidez d’y faire un petit tour, contentez-vous de quelques ronds dans l’eau.

Ne prenez surtout pas la première bifurcation sur votre gauche. Vous allez tomber sur le bureau du responsable de ce port privé, une personne bien peu aimable qui va vous indiquer que vous n’avez rien à faire ici en s’adressant à vous comme si vous aviez 8 ans…

Le mieux est de l’ignorer, de ressortir du bassin, et de s’engager dans le fleuve en longeant une des deux jetées surplombées d’un phare. Rester bien à gauche ou à droite pour éviter de croiser le chemin d’un chalutier, et s’il fait beau, d’un des nombreux voiliers partant pour une virée en mer ou bien pour régater.

Arrivé près de l’écluse, vous y découvrirez une grande cale à bateaux bien utile si vous souhaitez faire une pause. Cela peut être le point de départ de votre petite virée si vous avez du mal à trouver une place de parking à Trouville mais il faudra la partager avec des habitués ridant des jet-skis.

Après avoir fait un petit tour dans les deux bassins du port municipal et salué les courtois membres du Deauville Yacht Club, reprenez donc votre route vers l’intérieur des terres en faisant attention au petit bac qui traverse la Touques.

Avec vos allures de gondolier, vous devriez attirer l’attention des nombreux badauds qui s’affairent sur le quai. Vous pouvez bien sûr leur faire la conversation mais n’oublier pas d’admirer la poissonnerie, un ouvrage classé et refait à neuf il y a peu après avoir été ravagé par un incendie.

Encore quelques coups de rame et vous voilà arrivé au pont des Belges, nommé ainsi en hommage aux membres du régiment d’infanterie qui ont libéré les deux communes voisines de Trouville et Deauville en 1944. Il y a un petit escalier qui permet de remonter sur le quai, et comme de nombreux SUPeurs lors de la Fête de la Mer en août, vous pouvez faire le grand plongeon depuis cet édifice !

Quelques centaines de mètres après le pont, le paysage devient nettement moins romantique, avec les bâtiments de la zone industrielle (garages, supermarchés, etc).

Sachez qu’il est possible de descendre le fleuve et ses méandres sur une dizaine de  kilomètres à partir de Canapville. La mise à l’eau se fait sous un petit pont dans la vallée, au niveau de l’auberge de la Truite. Cette balade s’adresse à des pratiquants confirmés, car elle dure 3 à 4 heures et  il n’est pas possible d’accoster avant d’être à Touques car les berges du fleuve sont trop hautes.

De plus, il faut impérativement partir à la montante, et arriver à marée haute au niveau du pont des Belges, de façon à avoir suffisamment d’eau pour pouvoir rejoindre la plage et ne pas être pris au piège dans les vases de l’avant-port !

14) Deauville (2024)


Sur cette vaste étendue de sable fin, vous trouverez les meilleures vagues en face de la piscine olympique, par houle d’ouest et avec un vent venant du sud-ouest.



Le swell rentre presque aussi bien qu’à Trouville mais comme le spot n’est pas protégé du vent, les séries y sont nettement  moins propres, et il faudra les partager avec les kitesurfeurs locaux. De plus, si la brise tourne on-shore, le clapot devient vite très gênant, alors checkez bien la météo !

Question marée, les meilleures vagues déferlent entre mi-marée et marée haute, mais si la houle est faiblarde sur la Côte Fleurie, il y a parfois de bonnes petites lignes qui déferlent à marée basse en face de la digue de la marina.

Ce spot fonctionne aussi en fin de dépression, lorsque le vent faiblit en virant au nord-est. C’est alors tout bon à marée haute, et il faut se dépêcher d’en profiter et utiliser un leash résistant, car en cas de casse, la board finit dans les blocks…

A l’extrémité de la digue de Port-Deauville, il y a souvent une gauche qui s’enroule autour de la pointe à marée haute. Pour s’y rendre, le plus simple est de se mettre à l’eau au pied de la jetée de Trouville sur mer et de traverser le fleuve. Il faut y SUPsurfer à la fin de la montante car sinon, le fort courant de la Touques qui tire vers le large rend le take off vraiment difficile et réserve le spot aux experts munis d'un LongSUP volumineux pour des raisons d'équilibre.

Le drop est dangereux et il se fait dans le clapot, à quelques mètres des rochers et des 2 premiers poteaux qui délimitent le fleuve, alors c’est le moment d’assurer votre cutback ! Il y a eu des travaux de dragage en 2013 pour cause d’ensablement et de départ de la course du Figaro :  la vague était alors assez courte. Maintenant que le banc de sable s'est reconstitué, il est parfois possible de chevaucher la gauche jusque dans l’avant-port et de finir son ride au pied de l’écluse !

15) Tourgéville/ Bénerville (2024)


Les plages de Tourgéville et de Bénerville se situent à l’extrémité ouest de celle de Deauville.

Par conditions de sud-ouest, les vagues y sont plus petites et plus confuses que chez leur voisine. Par houle de nord, les vagues sont un peu plus grosses qu’à Deauville mais les bancs  de sable n’ont rien d’extraordinaires.

Il y a un parking près du restaurant Les Ammonites, et un joli poste de secours en bois qui pourraient faire croire que l’on se trouve sur un spot californien. Sur la gauche du plan d’eau se trouve la Pointe de Bénerville, un site très sympa au pied de la falaise et ou déferlent aussi des vagues mais il faudra venir faire un repérage à marée basse car il y a quelques gros cailloux qui trainent !

C’est un bon point de départ pour une balade qui vous emmènera jusqu’à Blonville et son front de mer touristique au pied du Grand Hôtel. A noter qu’il est impossible d’accoster entre la Pointe et Blonville, car le bord de plage est truffé de rochers.

Ce sont sont des vestiges d’un récif de corail qui se trouvait là il y a quelques millions d’années alors profitez-en pour ramasser comme souvenir une pierre aux multiples aspérités et pour votre culture personnelle, allez donc visiter le musée paléontologique qui se trouve à proximité du marais entre Blonville et Villers sur mer !

16) Blonville (2024)


Ce spot fonctionne par bonne houle d’ouest et vent d’ouest-sud-ouest. Les vagues sont de qualité moyenne et plutôt rondes.

Vous trouverez les  plus belles séries en face du centre nautique, près de la cale à bateaux, et il faudra parfois vous déplacer pour profiter au mieux des bancs de sable. Le meilleur moment se situe entre mi-marée et marée haute, avec une préférence pour la descendante qui a pour effet de lisser un peu le plan d’eau.

Les vagues sont multi-pics et ce spot fonctionne aussi par vent faible de nord-est et houle de nord. Dans ce cas, il y a parfois une droite sympa qui finit au pied de la cale mais c’est rare !

17) Villers sur mer (2024)


Comme à Houlgate, les conditions de vagues ne sont pas extraordinaires sur le spot de Villers sur mer. La houle d’ouest ne rentre pas très bien, et le fond en pente douce ne favorise pas la création de vagues creuses.

Reste un site plutôt sympa, surtout si vous vous mettez à l’eau au pied des falaises des Vaches Noires, lesquelles protègent bien la plage du vent de sud-ouest. Attention à quelques petits rochers sur le sable à marée basse.

Si le vent est faible et vient du nord, les vagues seront sûrement petites et désordonnées alors levez la tête car le spectacle est en l’air : de nombreux parapentistes se donnent rendez-vous ici dans ces conditions et restent des heures à faire des aller-retour le long du sommet de la falaise !

18) Les Vaches Noires (2024)


Coincées entre Villers et Houlgate, ces falaises argileuses sont réputées à travers le monde pour la quantité impressionnante de fossiles qu’elles recèlent. Leur accès est interdit mais rien ne vous empêche de les longer en SUP !

Le plus simple est de partir d’Houlgate à la fin de la marée montante, en se mettant à l’eau à proximité du casino. Par beau temps et mer calme, on profite d’une jolie vue sur la baie de Seine et sur les différentes arêtes du sommet des falaises.

Sur la premier moitié du parcours, on peut naviguer au ras de la plage mais dès que l’on se rapproche de la pointe, il faut se méfier des gros cailloux faisant penser à des bovidés vus du large et qui sont à l’origine du nom donné au site. Juste avant la pointe rocheuse, il y a une petite plage de sable sur laquelle on peut facilement accoster  pour faire une pause au pied d’une végétation très dense appelé à juste titre ‘’le chaos’’.

Une fois passé derrière la pointe, on découvre alors Villers sur mer, sa digue promenade et ses nombreux touristes ! Ne posez pas le pied à terre avant d’être arrivé en face du centre nautique, car il y a de nombreux galets dans le shorebreak du bord de plage, et après un peu de repos, vous pouvez maintenant faire le chemin en sens inverse en profitant cette fois-ci du courant de la marée descendante.

19) Houlgate (2024)


Par houle d’ouest et vent de sud-ouest, le swell rentre un peu mieux qu’à Cabourg sur cette plage, mais malheureusement, les conditions y sont très changeantes à cause du courant de la Dives qui se jette dans la mer à proximité du spot.

Pas mal de clapot donc, et on trouvera les meilleures séries à marée haute, sur les bancs de sable  situés en face du poste de secours ou du casino. Si vous êtes présent quand ça rentre, foncez, car cela ne va pas durer !

A marée basse, la mer se retire très loin, et le fond en pente douce est trop faible pour créer des vagues dignes de ce nom. Cette configuration particulière attire pas mal de kitesurfeurs, et par vent de nord-est faible à modéré, on peut aussi trouver à Houlgate quelques séries à se mettre sous la carène.

Si ça souffle plutôt est-nord-est, il y a un petit pic amusant qui déroule en droite à l’entrée de la Dives à marée haute. Mais venez d’abord faire un tour à mi-marée pour repérer où se trouvent les enrochements placés ici pour canaliser le fleuve et qui se trouvent pile à l’endroit où la vague finit sa course….

Les amateurs de bonnes vagues propres et creuses passeront leur chemin !

20) La Dives (2024)


Pas de plage et donc de spot de vagues dans l’ancienne cité métallurgique de Dives sur mer mais il y a une belle balade à faire en remontant le fleuve sur environ 2 kilomètres.

Le départ se fait à partir d’une cale à bateaux située au niveau du port de pêche, à proximité de l’école de voile, et ceci une heure avant la marée haute. Se mettre à l’eau plus tôt est dangereux, car la mer qui rentre dans l’embouchure suit une boucle qui génère un fort courant, surtout par grand coefficient. Vous pouvez venir admirer ce phénomène impressionnant  lors des marées d’équinoxe !

Une fois sur votre planche, le plus cool est de longer les herbiers et les bâtiments de Port-Guillaume qui ont remplacé la vieille usine. Vous devriez croisez de nombreux cormorans qui se reposent ou bien sèchent leurs ailes sur quelques épaves de barques à demi-submergées.

Passez ensuite sous la passerelle qui permet de rejoindre les dunes de Cap Cabourg à partir de Dives, et poursuivez votre remontée du fleuve en longeant la rive gauche et le Cabourg Yacht Club. Gaffe aux mouillages des nombreux bateaux : il y a là quelques belles bêtes de courses à l’abri des regards mais aussi de jolis navires en bois qui ont été restaurés par une association d’amoureux des vieux gréements.

Une fois que vous aurez atteint le pont qui relie Dives à Cabourg, il n’y a plus grand-chose à voir. Il est alors temps de faire demi-tour et de rentrer avec un courant descendant et donc favorable.

Avant de rejoindre la terre ferme, dirigez-vous vers la petite anse sablonneuse située en face de la cale. Il y a peu de fond à cet endroit et l’eau est claire : on peut donc souvent y observer quelques poissons (mulets, bars, etc) en vadrouille, ou bien traverser un banc d’alevins.

Si vous avez de la chance, vous aurez peut-être la visite d'un des 3 phoques qui patrouillent régulièrement dans les environs à la recherche de flétans à déguster ! 

Vous pouvez aussi en profiter pour accoster et monter sur le sommet de la dune pour y admirer un paysage à 360° qui va de la baie de Seine jusqu’aux plages du Débarquement !

21) Cabourg (2024)


La longue plage de Cabourg est située à la croisée des chemins des houles d’ouest et de nord-est. Les vagues n’y sont donc jamais très grosses, et si vous désirez partager une session avec le petit groupe de SUPeurs locaux, le plus sûr est de vous rendre sur le spot du Menhir situé tout au bout de l’avenue de la brèche Buhot.

Par houle et vent d’ouest, on y trouve une vague de chaque côté de la cale : une gauche à gauche, et …une droite à droite ! Les vagues ne sont pas très puissantes et plutôt mushy, et  il faut parfois attendre la série mais il y a en général de quoi faire. Le courant latéral si désagréable en windsurf à cet endroit ne se fait pas trop sentir en SUP.


Les vagues sont poussives à marée basse, et bien meilleures à marée haute, sauf si le coefficient est important. Dans ce cas, les sets se fracassent en bord de plage sans vraiment déferler, et on pourra remonter vers Houlgate pour tenter de trouver un banc de sable situé à proximité d’une des digues susceptible d’améliorer les conditions.


Cela peut être le cas au niveau de la dune de Cap Cabourg, juste en face du minuscule parking situé sur la digue, au pied de la cale à bateaux. Noter aussi que si vous traînez dans le coin lors d’une rare renverse vent de nord fort-vent de sud-ouest, il y a ici de bons bouts à prendre !


Plus à l’est, près de l’embouchure de la Dives, il a parfois quelques bonnes gauches qui déroulent près des épis de bois mais il y a beaucoup de courants et un ou deux piquets qui traînent et qu’il vaut mieux venir repérer à mi-marée.


Par vent d’est-nord-est, allez donc jeter un coup d’oeil au bout de la rue des Devises, où vous pourrez garer votre véhicule à proximité de la mer. Même si la houle est petite, il y a un bon banc de sable au pied de la cale, et couplé avec une petite baïne et le vent side ou side-off, cela donne de belles petites séries. Elles partent d’assez loin, et il y a moyen d’enrouler 3 à 4 bons rollers avant de faire demi-tour en sécurité en bord de plage.